L’agriculture en Haute-Marne

colza

La Haute-Marne compte près de 2 000 exploitations agricoles dont la plupart sont professionnelles et dont 60% sont sous forme sociétaire (GAEC, EARL et autres formes de sociétés agricoles). Le département occupe le premier rang national en matière d’exploitations sous forme sociétaires, avec 174 hectares en moyenne par exploitation. Ces sociétés d’exploitation agricole valorisent les trois quarts de la superficie agricole utilisée (SAU) haut-marnaise (la moitié au niveau national). Les exploitations agricoles haut-marnaises emploient 3 700 équivalents temps plein sur une année dont 3 100 sont issus du cercle familial de l’exploitation.

En dehors de quelques productions de niches ou micro-filières, deux systèmes de production caractérisent le département : les exploitations en grandes cultures seules et les exploitations mixtes de culture et d’élevage, dites en polyculture-élevage. Les élevages y sont majoritairement bovins (un plus de 200 000 têtes dont la moitié sont des bovins destinés à la production de lait et l’autre moitié à la production de viande), et ovins viande. Des élevages de porcs, chèvre et volailles existent dans une moindre mesure.



Les surfaces cultivées, la part importante des grandes cultures céréalières

moissonneuse

La production céréalière haut-marnaise est caractérisée par les productions traditionnelles que sont le colza (environ 40 000 hectares), le blé (environ 65 000 hectares) et l’orge (environ 55 000 hectares). Ces trois cultures représentent 50% de la SAU du département. Les 3 principales coopératives céréalières qui sont collectrices sur le Département sont Vivescia, EMC2 et Dijon céréales.

En matière d’alimentation animale, les surfaces cultivées fourragères représentent 10% de la SAU du département et sont essentiellement en prairies temporaires (environ 15 000 hectares) ou maïs fourrage et ensilage (environ 15 000 hectares).

Il reste 10% de la SAU du département en autres surfaces cultivées que sont le maïs grain (environ 5 000 hectares) et les surfaces consacrées à des productions en développement, notamment pour des raisons environnementales. À cet effet, les systèmes d’exploitation en grande culture sont amenés à modifier leurs choix agronomiques et à tendre vers les principes de l’agriculture de conservation (ou agro-écologie), permettant la réduction des apports chimiques dans les cultures. Cela se traduit par l’allongement des rotations, par la diversification des cultures (introduction entre autres du tournesol, du pois de printemps, du chanvre, du sarrasin, d’autres surfaces fourragères comme la luzerne, etc.), par l’association de cultures mélangées entre elles, par l’introduction d’inter-cultures (féverole, moutarde, phacélie, etc.), voire l’introduction du pâturage inter-cultural (ovins), et la simplification du travail du sol avec l’abandon progressif du labour, le semis direct, le désherbage mécanique, etc.



La filière lait, une production essentiellement fromagère

fromage langres

En Haute-Marne, près de 500 exploitations laitières avec 40 000 vaches laitières produisent environ 250 millions de litres de lait. Outre quelques ateliers de transformation à la ferme dont une pour le fromage de Langres (le GAEC des Barraques - Remillet à Genevrières), neuf laiteries sont collectrices et cinq transforment sur le territoire : la Divine fromagerie à Illoud (Savencia - Bongrain) connue pour la fabrication du Caprice des Dieux, les fromageries Entremont (Sodiaal) à Langres et Val-de-Meuse pour la fabrication d’emmental, la fromagerie Marcoux à Andilly-en-Bassigny pour la fabrication d’emmental au lait cru, ainsi que la fromagerie Germain (Rians) à Vaux-sous-Aubigny et la fromagerie Schertenleib à Saulxures pour la fabrication du Langres. La filière laitière est le premier employeur agro-alimentaire du département. Cette industrie comprend également la fabrication de crème glacée avec Miko, basé à Saint-Dizier.

Reconnu en appellation d’origine protégée (AOP), le fromage de Langres est le fleuron des fromages traditionnels produits en Haute-Marne. C’est un fromage au lait de vache, à pâte molle et croûte lavée. Fromage de caractère, il se reconnaît à sa couleur orangée et à sa forme de fontaine sur le dessus. Le département est également concerné par les AOP Brie de Meaux et Epoisses ainsi que par les indications géographiques protégées (IGP) Emmental grand cru et Gruyère.

Les filières ovin-lait et caprin-lait sont une micro filière à l’échelle de la Haute-Marne.



La filière viande

paysage avec des vaches

La filière viande bovine est la plus développée sur le département avec environ 90 000 têtes pour 35 000 tonnes équivalent carcasse, dont 10% sont des réformes laitières. Le département produit également 50 000 ovins pour 1 000 tonnes équivalent carcasse et 20 000 porcs pour 1 800 tonnes équivalent carcasse. Une partie de la production est sous label de qualité (bleu blanc cœur, label rouge, etc.).

Un abattoir multi espèces (bovins, ovins, porcins et équins) est implanté à Chaumont avec un volume actuellement abattu de 800 tonnes par an. En raison de la vétusté de l’outil actuel, un projet de nouvel outil d’abattage multi espèces, comprenant un atelier de découpe et de transformation, est en construction sous la maîtrise d'ouvrage du Département, en partenariat avec le monde de l’élevage, la chambre départementale d'agriculture et les pouvoirs publics locaux. Les travaux de construction ont débuté en avril 2023 pour une ouverture prévue au printemps 2024. Suivre l'actualité concernant le projet de nouvel abattoir départemental en cliquant ici.

La filière volailles (viandes, œufs) est une micro filière à l’échelle de la Haute-Marne en développement.





Les vins

Quelques communes de la région de Colombey-les-Deux-Églises bénéficient de l’AOP Champagne de la côte des Bars. Par ailleurs, le département compte deux petits vignobles de pays, à Coiffy et Montsaugeon.

L’agriculture biologique

La Haute-Marne compte 240 fermes engagées en agriculture biologique, soit 13,2% des fermes haut-marnaises. Près de 29 000 hectares sont engagés en bio (conversions comprises), soit 9,6% de la SAU du département. La filière bio est en plein essor et contribue pour sa part à la mise en valeur environnementale du département et à son économie rurale, par un fort engagement vers la commercialisation en circuits courts. (Chiffres 2021)